Tuto : Réalisation d’une séquence Timelapse

– Intro

Le Timelapse est une technique en photographie qui permet de produire une vidéo d’une scène en accéléré. Par prise de photos à intervalle régulier pendant plusieurs minutes ou heures, les photos sont ensuite assemblées pour créer une vidéo ayant pour rendue, par exemple, un couché de soleil en une dizaine de secondes. Ce tutorial explique comment réaliser une séquence Timelapse avec votre appareil photo.

 

Exemple de résultat sur une vidéo finale :

>> D’autres vidéos sont disponibles dans la section timelapses.

 

 


*SOMMAIRE*

1.Matériel

2.Pré-requis et réglages

A.Pré-requis

B.Réglages

3.Définir l’intervalle

4.Prise de vue

5.Montage

A.Logiciel d’assemblage

B.Logiciel de montage


 

 

1.Matériel

 

Un appareil photo reflex

Si aujourd’hui, il est possible de réaliser des timelapses avec des téléphones portables, entre les applications prévues à cet effet et les petits trépieds adaptés aux téléphones, il est pour autant fortement recommandé de posséder un reflex. Du moins, si vous souhaitez travailler un minimum votre rendu et que vous êtes un peu plus exigeant que de garder un souvenir du jour où vous avez posez votre carrelage dans votre salle de bain. Déjà pour la qualité des images avec des prises au format RAW, permettant une très grande plage de développement en post-prod, mais également la possibilité d’y brancher une télécommande minuteur et la panoplie de réglages et accessoires qui accompagnent le reflex, les objectifs divers et surtout la différence de taille du capteur énorme.

 

 

Un trépied

Faire un timelapse sans trépied, c’est comme un peintre qui peint son tableau collé sur les fesses d’un hippopotame, c’est possible mais on a vraiment pas envie de passer 1 heure à tenter d’avoir un outil de travail stable. Cela dit, pour se dépanner si le trépied est resté à la maison ou est tombé au fond d’un ravin, poser l’appareil photo sur une surface plane et stable comme un muret par exemple peut faire l’affaire, mais les possibilités de prise de vue seront extrêmement limitées. Procurez vous un trépied, même bas de gamme pour commencer cela fera largement l’affaire. Vous trouverez de quoi vous entrainer autrement que sur le rebord de votre fenêtre pour 20 euros, et en prime vous aurez aussi la possibilité de faire des panoramas :). Le tout est d’être aussi mobile que lorsque vous êtes seul avec votre appareil et de pouvoir vous stabiliser partout. Les besoins d’ergonomie viendront d’eux même au fil du temps et de l’expérience pour l’achat de trépied couteux.

 

 

Une télécommande intervallomètre (ou un ordinateur portable)

Pour la prise de photos automatique à intervalle régulier, le plus pratique est encore de posséder une télécommande intervallomètre.

Personnellement, j’ai pris la JJC TM-C pour Canon (Lien Amazon) pour une quarantaine d’euros, elle est parfaite. Possibilité de régler l’ouverture, le temps de pose, le nombre de photo, l’intervalle entre chacune d’elles. Il existe également des télécommandes sans fil avec un prix plus élevé, mais pas toujours.

– Vous pouvez également utiliser votre ordinateur portable et y ajouter un programme de minuterie (généralement fourni avec les programmes que vous avez reçu avec votre appareil photo). Encombrant, cependant cela à l’avantage de pouvoir stocker les photos prises directement sur votre ordinateur, d’obtenir une autonomie d’énergie plus importante, et même de commencer à y travailler dessus, à condition encore d’avoir une très bonne batterie.

– Et pour les plus téméraires, regardez votre montre et décomptez le lapse de temps entre chaque photo, puis shootez. Mais … c’est pas top ¯\(ツ)/¯. Cela dit, j’ai quand même pensé à vous avec un tutorial système D pour créer un intervallomètre sans télécommande !

 

 

 

2.Pré-requis et réglages

 

A.Pré-requis

De la patience : Simplement admirer le paysage photographié c’est bien, mais parfois c’est lourd aussi. Pensez à avoir un petit truc de secours, jouer sur son téléphone, prendre un bouquin ou quelque chose pour s’occuper. Il faut avoir à l’esprit que pour réaliser 1 seconde de vidéo il vous faut généralement 24 photos.
Si par exemple je veux réaliser un timelapse de 30 secondes à raison de 20 photos pour 1 seconde avec 5 secondes entre chaque prise, il me faudra rester environ 1 heure devant l’appareil photo. Ceci en pleine journée car en soirée ou en pleine nuit avec un temps de pose de 15 secondes ou plus, cela peut rapidement doubler.

 

Une ou plusieurs cartes SD : Avec les reflex et si vous photographiez avec une qualité maximale, en RAW, vos photos dépasseront très vite les 20 mo / l’une, donc ne négligez pas une grande capacité de mémoire.

Pensez aussi à sa vitesse d’écriture !
Un timelapse avec une photo toutes les 5 secondes ou plus ne devrait pas rencontrer de soucis, mais pour les timelapses rapides, avec des intervalles approchants les 2 secondes, une cartes SD avec une écriture rapide sera indispensable. Les classes vont de 2, 4, 6 et 10, de la plus lente à la plus rapide, et le prix sera croissant également 🙂

 

Le choix du type de fichier : Normalement cette question ne devrait même pas se poser car c’est le RAW qu’il faut utiliser absolument ! Pour la qualité, la post-prod, la plage de retouche … mais dans certaines situations, comme un voyage de très longue durée avec très peu de cartes SD, le JPEG peut sauver la mise.

Cela rejoint ce qui est dit juste au dessus et cela dépendant de vos moyens et des cartes mémoires dont vous disposez mais vous avez le choix entre :

¤ photographiez en RAW, cela vous donnera une plus grande marge de traitement en post-prod pour ajuster correctement vos photos à votre retour à la maison. Par contre il faut disposer d’une capacité de sauvegarde conséquente (compter 20 mo environ par photo).
¤ photographiez en JPEG (qualité photo nommée L généralement), ici la capacité de mémoire n’est plus vraiment un problème (comptant 2-3 mo par photo), vous enchainerez souvent plusieurs timelapses sur une même carte mémoire mais vous ne pourrez pas autant ajuster vos images par la suite en post-prod.

En bref, rien ne vous empêche de photographier en JPEG ou en RAW, tout est une question de taille sur la carte mémoire. Sachez simplement comme décrit au dessus que vous aurez beaucoup plus de marge de manœuvre en post-prod avec du RAW que du JPEG.

 

La météo : Jetez un œil avant de partir afin d’éviter de vous prendre une radée une fois bien installé et le timelapse commencé.

 

 

B.Réglages

Note : Les réglages, ou du moins les appellations, se basent sur la marque Canon. Je ne pense pas qu’il doit y avoir de grandes différences avec les autres marques et cela devrait rester compréhensible pour du Nikon ou autres.

 

Mode manuel : Passez en mode manuel pour avoir la main sur tous vos réglages. Oubliez le mode Av ou Tv, ici vous gérez et vous décidez de tous les réglages.

ISO : Passez en manuel et tentez si possible de rester entre 100 et 400 ISO.

La mise au point et le stabilisateur : La mise au point doit être manuelle, vous l’effectuez une première fois et ensuite vous n’y touchez plus. Le stabilisateur aussi est à désactiver. Ceci pour éviter d’avoir un léger effet de zoom – dé zoom en continu très désagréable : exemple : cet essai.
Ces deux options sont généralement gérées par l’objectif et se désactivent directement sur ce dernier. Pour d’autres, la gestion se fait au niveau du boitier, il faut alors les désactiver dans les options de l’appareil.

Le Flash : Je le précise quand même mais j’imagine que vous savez déjà qu’il faut tout simplement le désactiver !

L’ouverture : Choisissez une ouverture entre F8 et F11 pour une bonne profondeur de champ, vous pouvez vous calibrer sur l’hyperfocale pour les paysages.

Temps de pose : Il convient de l’ajuster au besoin, suivant votre scène, pour la fluidifier ou non et le degrés de lumière présent à faire entrer dans l’appareil. Tant qu’il n’est pas en automatique c’est l’essentiel !

L’intervalle : Il y a deux facteurs à prendre en compte pour l’intervalle entre chaque photo, en plus de l’adapter à votre scène :

¤ Le premier est d’ajuster le lapse de temps entre chaque prise de photo par rapport au temps de pose de votre appareil. Prendre une photo exposée 5 secondes alors que votre intervalle est de 4 secondes va poser problème !

¤ Le deuxième est de penser au temps que votre appareil va prendre pour enregistrer la photo sur votre carte SD. Pour cela tout dépend de la classe de vitesse de votre carte SD, allant de la classe 2 (très faible vitesse) à la classe 10 (très haut vitesse). Prenez une photo et voyez le temps que l’appareil prendra pour enregistrer avant de pouvoir prendre une seconde photo. Ensuite incorporez ce lapse de temps, en arrondissant au dessus, dans le calcul de votre intervalle. Ce facteur est très important lors de timelapse de feu d’artifice par exemple.

La balance des blancs : Vous la réglez et vous n’y touchez plus. Surtout vous ne la laissez pas sur “Automatique” c’est le plus important. Les réglages “Lumière du jour” ou “Paysage” sont une très bonne base.

Le style d’image : Passez en mode “Standard” ou “Paysage” mais certainement pas en “Auto” .

Correction auto de luminosité : Désactivée ! donc à régler sur “OFF” .

Mode d’acquisition : Réglage évident également, mais à préciser quand même : à régler sur “Vue par vue” . Vous n’avez pas besoin d’un retardateur ni de prise en rafale.

Mode mesure : Sélectionnez “Mesure évaluative” pour couvrir la majorité des prises.

 

 

3.Définir l’intervalle

Il existe des “règles” pour cette technique, mais cela reste à titre indicatif puisque, suivant le rendu que vous voulez donner à votre timelapse, votre intervalle peut être différent comme par exemple entre un trafic lent ou rapide, une journée sans vent ou avec de grosses rafales …

 

 

Cependant afin de guider ses premiers essais :

SUJETS

TEMPS

Sujets très rapides, une circulation ou des nuages par grand vent

1 seconde

Nuages, couché de soleil, piétons

4-5 secondes

Nuit, ciel étoilé, journée entière

20-30 secondes

Chantier, éclosion et pousse de la flore

1 à 30 minutes ou plus

 

Vous pouvez également calculer tout ceci en fonction de la scène ou du temps que vous souhaitez passer à faire votre timelapse.

Exemple : Vous désirez prendre un levé de soleil, la vidéo doit durer 30 secondes (en partant sur une base de 25 images/s pour la vidéo finale), donc : 30×25 photos/seconde = 750 photos

Un levé de soleil fera environ 3 heures

750 photos à réaliser en 3 heures cela donne :  3 heures = 10800 secondes / 750 photos = 14.4 secondes

Il vous faudra donc prendre une photo toutes les 14 secondes.

 

 

 

4.Prise de vue

Choisissez un beau point de vue et installez vous =). Une fois que vous êtes installé, en recherchant un angle de vue plus spécifique essayez de prévoir ce qui pourrait passer sur votre objectif. Un exemple parmi d’autres, le sens du vent et donc des nuages qui peuvent influencer un sujet, tout comme le sens de circulation des voitures ou de la population. Dès que le cadre vous plaît, réglez votre appareil, l’intervallomètre et paramétrez tous les réglages en manuel comme décrit plus haut. N’oubliez pas, aucune option ne doit être sur automatique !

 

Quelques retours d’expérience …

Le couché de soleil : En manuel comme toujours, mais avec une sur-exposition en début de timelapse si vous le commencez sur un soleil encore bien chaud, pour ensuite être bien dans les tons de lumières qui vont suivre.

La circulation automobile ou piéton : Pour un résultat très agréable au regard, il convient de fluidifier les mouvements par des photos aux temps de poses allongés, de telle sorte que les voitures ou piétons seront flous. Ainsi dans la vidéo finale le résultat sera très esthétique et non saccadé. Pour allongé le temps de pose en pleine journée si ce n’est pas possible, un filtre ND est très pratique afin d’assombrir l’image sans interférer les couleurs, et ainsi passer d’une photo prise à 1/100 par une photo prise pendant 2 secondes.

La transition jour/nuit : La méthode qui marche très bien s’appelle le “Holy Grail” , une recherche sur internet saura vous trouver de très bon tutorials, je n’ai pas encore réalisé de tuto sur cette technique car je ne l’ai pas encore expérimenté.

Pour les moins exigeants, par ciel dégagé, l’iso automatique sera une bonne idée je pense, puisque aucun élément ne va venir casser la luminosité d’un coup (comme un nuage ou autre) et donc la baisse de lumière progressive se fera en douceur sur les photos. Alors qu’au contraire avec des nuages cela peut très vite sauter au yeux et donner un effet “flickering” (cf l’exemple en tout début de ce tuto). Mais cela reste une technique pas très propre.
Sinon, je pencherais plus pour deux réglages distinctes. Le premier pour le couché de soleil jusqu’à ce que les photos soient complétement noires puis de régler à nouveau son appareil avec des réglages de nuit. Si vous ajoutez en plus un effet de fondu au montage entre les deux séquences, le rendu devrait être bien.

Lestez et calez le trépied : Par vent ou sol instable, ou même les deux ! Prenez bien soin de lester et surtout de bien bien caler votre trépied pour être sur qu’il ne bouge pas. Évitez les herbes ou les sols sableux, ou tout autre élément susceptible de se tasser avec le temps. Car le vent peut secouer l’appareil photo ou pire, le faire basculer. De plus, et même si ce n’est pas forcément perceptible sur le moment, un sol peut se tasser avec le temps, comme le sable. Une fois à la maison à traiter le timelapse, il est très décevant de voir son angle de vue foutre le camp comme si l’appareil photo semble tombait dans les pommes. Tout ça alors que le timelapse a commencé depuis bien longtemps et que la séquence par en vrille pile au moment où l’apothéose du magnifique couché de soleil apparait !

 

Voilà, si vous êtes prêt et bien c’est parti mon kiki ! Il n’y a plus qu’à attendre tranquillement pendant que votre appareil fait son boulot…

 

 

 

5.Montage

A.Logiciel d’assemblage :

Le meilleur logiciel pour monter ses timelapses est sans nul doute Premier Pro, de mon point de vue. Cependant, le logiciel est payant et il existe toujours des solutions gratuites, alors je vous propose deux alternatives à Premier Pro ci-dessous avec VirtualDub et Windows Live Movie Maker.

 

Créer une vidéo timelapse et assembler ses photos avec VirtualDub.

 

 

 

 

Créer une vidéo timelapse et assembler ses photos avec Windows Movie Maker.

 

 

 

 

Il existe aussi comme logiciel d’assemblage :

Adope Premiere Pro : Comme déjà dit, payant mais sans doute le meilleur des logiciels.

LrTimelapse : Peut être couplé à Premiere Pro, afin d’optimiser au maximum les timelapses, le rendu, supprimer le flickering et faire des transitions jour/nuit parfaites.

Image To Video : Basique, très pratique, gratuit et facile d’utilisation

TimeLapse Tool : Facile d’utilisation, pas mal de fonctionnalités pour personnaliser votre vidéo, interface agréable. Très bon choix. Cependant, le logiciel est passé payant et je le trouve relativement cher.

Photolapse

Windows Movie Maker : (Voir tutorial ci dessus)

 

… et sûrement bien d’autres ….

 

 

B.Logiciel de montage

Logiciels payants :

 

Logiciels gratuits :

Pour débutant Windows movie maker suffira ou encore VirtualDub, mais pour ceux qui cherchent un bon rendu avec effets, transitions, titres, personnalisation de l’encodage, etc … le logiciel payant sera quasiment inévitable. Je prends l’exemple d’Adobe Premiere Elements ou Premiere Pro qui sont tellement efficaces.

 

 

 

Voilà, j’espère que ce tutorial vous sera utile, que j’ai pu apporter de bons conseils et guider ceux qui débutent, bon timelapse !

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Alain Écrit par :

Équipé de mon Canon 650D et de quatre p'tits objos, la photographie comme loisir... tout simplement =) ¤ Mon site internet - Mon compte Flickr - Ma page Facebook - Ma chaîne YouTube ¤ Peace !

6 Comments

  1. christophe
    17 juin 2013
    Reply

    bonjour merci pour ses renseignement ,je voudrait votre aitre pour faire une transition jour rt nuit en timelapse ,comment choisir ouvertue

    • Alain P.
      18 juin 2013
      Reply

      Bonjour,

      La meilleure méthode, à ma connaissance est le Holy Grail pour les transitions jour/nuit.

      Sinon, essayer en ISO automatique.

      Après, pourquoi ne pas faire le timelapse en deux fois, un premier jusqu’à se que la scène s’assombrisse et relancer le timelapse avec des réglages de nuit. la scène qui s’obscurcit sur la première phase serait une bonne transition pour enchainer la scène de nuit plus éclairée avec un fondu sur le logiciel de montage vidéo.

  2. Kazem Bayram
    30 mars 2019
    Reply

    Bonjour à vous Blue Sunset, c’était très explicite et assez facile à comprendre. Merci beaucoup à vous. Cordialement Kazem Bayram

    • 31 mars 2019
      Reply

      Merci pour votre commentaire, c’est très appréciable comme retour 👍 =)

  3. Anonyme
    21 janvier 2020
    Reply

    Bonjour
    Ou est stock et dans le sarmtphone les timelapses.Mercl

    • 22 janvier 2020
      Reply

      Bonjour,
      Si j’ai bien compris, vous cherchez l’endroit où sont stockés les vidéos timelapses sur votre smartphone ?

      Très certainement dans la galerie ou le dossier vidéo du téléphone. Ou encore directement dans un dossier créé par l’application qui vous permet de faire des timelapses =)

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